19/01/2025
Port-Vendres est jumelé depuis 1990 avec Yorktown, en Virginie, sur la côte Sud-Est des USA.
Dans les deux précédents articles, nous avons présenté le site de Yorktown et son environnement sur la baie de Chesapeake en bord de l’océan Atlantique.
Aujourd’hui, nous retraçons les grandes lignes de la bataille qui eut lieu en 1781 à Yorktown et qui signa la défaite des troupes anglaises face aux troupes franco-américaines. Les vainqueurs purent alors exiger la signature du Traité qui reconnaissait l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.
Une grande partie des troupes françaises ayant permis cette indépendance des Etats-Unis avait embarqué à Port-Vendres. L’obélisque de Port-Vendres conserve, gravé sur son socle, le souvenir du lien qui unit Port-Vendres à Yorktown.
Les forces en présence à Yorktown en 1781
Au XVIII ème siècle, Anglais et Français se disputent donc les territoires du ‘’Nouveau Monde’’ en Amérique du Nord, laissant aux Espagnols et aux Portugais le soin de s’escrimer entre eux pour se partager les territoires qu’ils ont conquis en Amérique du Sud.
Les Français s’allient avec les indépendantistes américains, pariant sur leur victoire commune face aux Britanniques.
Une des batailles décisives de cette Guerre d’Indépendance fut celle menée à Yorktown en septembre - octobre 1781et gagnée par la coalition franco-américaine le 19 octobre 1781.
Du côté français, de grands noms : Lafayette, Rochambeau, De Grasse. Leurs troupes ont pour la plupart embarqué à Port-Vendres l’année précédente ou plusieurs mois auparavant et ont traversé l’Atlantique pour rejoindre les combattants sur terre.
Du côté britannique, ce sont les troupes commandées par le général Lord Cornwallis. Et ce sera lui le vaincu, contraint de se soumettre à la reddition totale, le 19 octobre 1781, après 21 jours de combats commencés le 28 septembre.
Suite à cette reddition de Lord Cornwallis, avec le quart des troupes britanniques engagées dans cette guerre, la Grande-Bretagne ne peut que constater sa défaite en Amérique : elle devra alors abandonner aux Américains les territoires conquis. L’Amérique accédait ainsi à son indépendance.
Photo d'un tableau représentant la reddition de Cornwallis aux Français et aux Américains
à Yorktown en 1781.
La bataille de 1781 à Yorktown pour l’indépendance de l’Amérique
Fin septembre 1781, la flotte française dirigée par l’Amiral de Grasse parvient à fractionner les troupes anglaises au cours d’une bataille navale épique sur la Baie de Chesapeake. Les navires anglais sont empêchés de ravitailler en munitions et en denrées leurs compatriotes à terre : il n’y a plus de communications physiques entre eux, les navires français font barrage et envoient par le fond tout ce qui passe à leur portée. Durant la bataille de la baie de Chesapeake, la flotte française assure le blocus du port de Yorktown, empêchant tout ravitaillement des Britanniques par la mer, tandis que les troupes terrestres franco-américaines encerclent la ville fortifiée de Yorktown où se sont enfermés les Britanniques bientôt à cours de nourriture, d’eau et de munitions.
Les troupes américaines du général George Washington, dont le marquis de Lafayette est l’un des commandants, et le large corps expéditionnaire français commandé par le général Rochambeau prennent le relais sur terre et assiègent la ville fortifiée de Yorktown tenue par les Britanniques. Les 7.500 Britanniques et leurs alliés sont retranchés depuis plusieurs semaines à l’intérieur des fortifications de Yorkton. Ils sont assiégés par les troupes indépendantistes aidées par les troupes françaises. Au total, ce sont 8 845 insurgés américains, les volontaires de La Fayette, menés par le ‘’’colonel Armand’’, marquis de la Rouërie (un Breton d’Ille et Villaine), et George Washington, auxquels se sont joints les 6 000 hommes du corps expéditionnaire français du général français Rochambeau (soit 10 800 Français au total). Le 19 octobre 1781, au terme de 21 jours de combats, Lord Cornwallis capitule.
Après avoir pris les redoutes et bastions construits pour la défendre, l'armée franco-américaine assiège la ville. L'artillerie française montre son efficacité. C'est la première utilisation du nouveau type d'artillerie conçu par l’ingénieur Gribeauval.
Lord Cornwallis se rend le 19 octobre 1781. Prétextant être malade, il envoie un de ses subordonnés remettre son épée aux vainqueurs.
La défaite des Britanniques à Yorktown provoqua à Londres le renvoi du cabinet gouvernemental de Lord North, qui fut remplacé par des ‘’wighs’’, favorables à la paix et donc à l’indépendance de l’Amérique. Le Traité de Paris, reconnaissant l’indépendance de l’Amérique, sera alors signé.
Mais Yorktown a connu d’autres événements que celui de la victoire des franco-américains de 1781 sur les Britanniques. Notamment la bataille de 1862 à Yorktown durant la Guerre de Sécession, qui fut une guerre civile entre Américains
Moins d’un siècle après la déclaration de l’indépendance des Etats-Unis gagnée sur les Britanniques, les Etats américains se divisent et les Américains s’entre-tuent lors d’une guerre civile féroce de 1861 à 1865. C’est la Guerre de Sécession. Cette guerre civile oppose les Etats du Nord (incluant le Gouvernement fédéral des USA, souhaitant l’abolition de l’esclavage) aux Etats du Sud confédérés, esclavagistes pour la plupart, et souhaitant faire sécession d’avec les Etats-Unis.
Le siège de Yorktown, ou bataille de Yorktown durant la Guerre de Sécession, se déroule du 5 avril au 4 mai 1862, dans le cadre de la campagne de la Péninsule. Marchant depuis Fort Monroe, l’armée du Potomac, du major-général George McClellan, rencontre les troupes confédérées du major-général John B. Magruder à Yorktown, derrière la ligne Warwick. McClellan suspend sa marche vers Richmond (capitale de l’Etat de Virginie) et engage les opérations de siège. Sudiste, la ville de Yorktown doit capituler en 1862 face aux troupes de l’Union Army débarquées dans la baie de Chesapeak et ayant entrepris le siège de la ville encerclée et isolée.
La suite, l’épisode 4/6, dans quelques jours.