Le rêve brisé de Port Méry : à quoi Paulilles aurait ressemblé aujourd’hui ?
- Le Petit Port-Vendrais
- 14 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
14/04/2025
Dans les années 80, l’anse de Paulilles, joyau naturel niché entre Port-Vendres et Banyuls-sur-Mer, a failli devenir le théâtre d’un projet immobilier spectaculaire. Baptisé “Port-Méry”, ce projet visait à transformer cette crique sauvage en une marina de luxe. Retour sur un rêve avorté.

Au cœur de la Côte Vermeille, l’anse de Paulilles est aujourd’hui un site naturel protégé, emblème de la reconversion écologique réussie. Mais peu se souviennent qu’à la fin du XXe siècle, ce lieu classé Natura 2000 avait été ciblé pour accueillir un vaste complexe portuaire et résidentiel : Port-Méry.
Porté par Jean-Claude Méry, homme d’affaires influent et proche du RPR, le projet prévoyait la création d’un port de plaisance de 600 anneaux, bordé de résidences de standing, d’équipements touristiques et d’infrastructures balnéaires. L’ambition était claire : faire de Paulilles un pôle haut de gamme de la Méditerranée française.
Mais le rêve a rapidement tourné court.

Chute politique et opposition citoyenne
Jean-Claude Méry, figure clé du projet, est éclaboussé dans les années 90 par des scandales de corruption liés au financement occulte de partis politiques. Sa fameuse « cassette Méry », rendue publique après sa mort, provoque un séisme politique. Ce contexte trouble affaiblit considérablement la légitimité du projet Port-Méry.
Parallèlement, une mobilisation locale et environnementale s’organise. Habitants, militants écologistes et élus s’unissent contre ce qu’ils considèrent comme une menace grave pour l’écosystème de Paulilles. Ancienne dynamiterie Nobel, la zone est riche d’un patrimoine à la fois naturel et industriel. Les critiques fusent : bétonner cet espace serait un non-sens écologique.

Le Conservatoire du Littoral entre en scène
Face à la contestation grandissante et à l’effondrement du porteur du projet, Port-Méry est abandonné. En 1998, le Conservatoire du Littoral acquiert les terrains. Suit une réhabilitation, menée avec le Département des Pyrénées-Orientales et des partenaires locaux. Le site est dépollué, restauré, et ouvert au public en 2008.

Aujourd’hui, Paulilles est un espace préservé : plages naturelles, sentiers de randonnée, jardin méditerranéen, et un atelier de restauration de barques catalanes y cohabitent en parfaite harmonie.
Un “et si…” à méditer
Que serait devenue Paulilles si le projet de Port-Méry avait vu le jour ? Sans doute un pôle portuaire structurant, capable de dynamiser l’économie locale et de renforcer l’attractivité touristique du littoral.

Il est heureux que ce projet n'ai pas vu le jour, car, si le port avait été creuse. Cela aurait été problématique pour son entretien ( ensablement ). Certes cela aurait fait des anneaux supplémentaires pour le port de plaisance. Mais la encore à qui auraient profité ces anneaux et surtout ces résidences certes somptueuses mais pas destinées aux salariés habitant sur Port-Vendres. Que ce soit à Port-Vendres à Collioure et à Argeles le problème est le même l'immobilier spéculatif et les Rbnb ont pris des proportions énormes ( c'est du tres court terme surtout si on ne peut plus construire ). Chaque été les pme pmi locales peinent de plus en plus à recruter des salariés pour faire tourner…
Un « et si », il est heureux que cette partie du territoire de Port Vendres n’ait pas été saccagée par l’urbanisation, pour notre bonheur à tous.